Programme

Concerts orgue et hautbois

Florence Métaireau, orgue, Paul-Ronan Ladmirault, hautbois

Samedi 8 octobre 2005, 20h30, à l'église paroissiale du Val
lundi 10 octobre 2005, 20h30, à l'église paroissiale de Cotignac

Johann Ludwig Krebs (1713-1780)

Fantaisie en fa mineur

Hautbois et orgue

Johan-Ludwig Krebs (1713-1780) était l'un des élèves les plus doués de Bach. Pour définir son excellence, les amateurs et connaisseurs de musique disaient en son temps qu'un ruisseau (traduction du nom de Bach) ne renfermait qu'une seule écrevisse (traduction du nom Krebs). Il fut le seul à poursuivre la tradition, fondée par Bach, des chorals, toccatas, préludes, fugues et trio ; c'est donc avec lui que s'achève hélas, ce chapitre de la musique d'orgue.

La Fantaisie en fa mineur pour hautbois et orgue est un sommet dans l'écriture contrapuntique de l'âge baroque, elle fut et reste appréciée pour son expressivité mélodique, il s'en dégage une grâce mélancolique toute empreinte d'une douceur poignante.

François Gervais Couperin (1759-1826)

Offertoire en sol mineur

Orgue

Gervais-François Couperin (1759-1826), à peine cité par les historiens, il ne lui reste plus, pour ne pas sombrer dans l'oubli le plus total, que son prestigieux patronyme alourdi d'un double prénom dont il ne peut assumer tout le poids : Gervais, qui rappelle le lieu où, depuis le XVII^ème siècle, se succédèrent aux claviers de leur orgue les Couperin, et François, en souvenir de leur plus illustre représentant, tout cela comme si l'on avait voulu exorciser l'inévitable décadence de la dynastie, prélude à son extinction bientôt définitive... Mais Gervais-François avait-il lui-même vraiment écrit quelque musique digne de ce nom ? On en douterait presque...

Vous allez pouvoir juger de la qualité de cette musique pleine de fougue et de panache de ce très bel Offertoire.

Francesco Geminiani (1680-1762)

Sonate en mi mineur

Adagio, allegro, largo, vivace pour hautbois et orgue.

Francesco Geminiani (1687-1762) fut l'un des plus grands virtuoses du violon de son époque. Formé en Italie, il effectue une carrière internationale qui le mènera surtout en Angleterre (où il côtoiera Haëndel à Londres), en Irlande (où il mourra à Dublin) et à Paris.

Sa Sonate pour hautbois et clavecin est construite en quatre mouvements (adagio, allegro, largo, vivace) et démontre une grande technique d'écriture.

Hautbois et orgue

Georg Boehm (1661-1733)

Choral « Vater unser im Himmelreich »

Orgue

Né en Thuringe en 1661 et mort à Lüneburg en 1733, Georg Boëhm fut d'abord élève de son père instituteur et organiste. On le trouve à Hambourg en 1693, ville dont le rayonnement musical à cette époque est à son apogée. Entouré de musiciens et organistes prestigieux, il se présenta à la succession de Christian Flor à la Johanniskiche de Lüneburg. Il fut reçu à l'unanimité et devait assurer la gloire d'une tribune à laquelle il se consacra jusqu'à sa mort.

Le choral Vater unser imm Himmelreich sur le thème du Notre Père constitue un sublime exemple d'expressivité baroque. Il s'agit là d'une extraordinaire effusion lyrique : la voix se grise de son propre chant.

Anonyme du dix-septième siècle

Greensleeves

Hautbois et orgue

Un thème et variations composé par un anonyme du 16^ème siècle. Ce célèbre thème énoncé dans sa plus grande simplicité au début de l'œuvre devient de plus en plus virtuose pour l'instrumentiste. Il est accompagné par un continuo très simple, ici à l'orgue.

Gabriel Fauré (1845-1924)

Sicilienne opus 18

Hautbois et orgue

Organiste à Rennes puis à la Madeleine à Paris, il est directeur du CNSM. Homme officiel, comblé d'honneurs, grand compositeur et professeur de composition de Paul Ladmirault et de Maurice Ravel. La Sicilienne (opus 78), musique de scène de Pélléas et Mélisandre, est composée en 1898. Écrite pour piano, elle est orchestrée à la demande de Fauré par son ami Charles Kœchlinen 1893. Son succès donne à Fauré l'idée de reprendre de cette piècedans sa suite orchestrale.

Gabriel Pierné (1863-1937)

Sérénade

Hautbois et orgue

Gabriel Pierné fut l'élève de César Franck auquel il succéda à la tribune de Sainte Clotilde en 1890. Il fut également un remarquable chef d'orchestre. Son immense talent fut récompensé en 1883 avec l'obtention du grand prix de Rome.

Louis-James-Alfred Lefébure-Wély (1817-1880)

Boléro de concert

Orgue

Louis James Alfred Lefébure-Wely fut un des organistes les plus célèbres du XIX^ème siècle. Sa personnalité est indissociable du renouveau de la facture d'orgue. Il était partisan de la nouvelle esthétique défendue par Aristide Cavaillé-Coll, persuadé, comme lui, que l'avenir de l'orgue résidait dans l'imitation de l'orchestre symphonique. Toute sa vie, il demeurera le « démonstrateur » quasi-officiel des instruments construits par la célèbre manufacture.

Son écriture instrumentale a marqué toute une génération d'organistes, en particulier Widor, son successeur à Saint Sulpice, créateur de la symphonie pour orgue. Par ailleurs, certaines œuvres de jeunesse de César Franck sont encore très proches du style de Lefébure. (Andantino).

Successivement organiste à Saint Roch, à la Madeleine (de 1847 à 857), et enfin à Saint Sulpice (à partir de 1863), il est surtout connu pour son grand recueil intitulé l'Organiste Moderne, édité à la fin de sa vie, et inspiré de « motifs improvisés aux offices de SaintSulpice ».

On trouve dans ces pièces, outre de nombreuses innovations dans le domaine instrumental, un incontestable don mélodique, et des formes relativement développées. Elles constituent, quoiqu'on en dise, un sommet dans leur genre.

Joseph Gabriel Rheinberger(1839-1901)

Rhapsodie et andante pastorale

Hautbois et orgue

Organiste et compositeur, l'allemand Joseph Gabriel Rheinberger naquit en 1839 et mourut à Munich en 1901. Il étudia le piano, l'orgue et le contrepoint au Conservatoire Royal de Musique de Munich. À la disparition du Conservatoire, Rheinberger devint organiste à l'église Saint Michel et chef de la Société du Chœur de Munich. Wagner et Hans von Bulow ayant réorganisé le Conservatoire, il fut nommé professeur d'orgue et de composition, une position qu'il conserva jusqu'à la fin de sa vie. Très connu de son vivant pour sa virtuosité à l'orgue, il était également un compositeur et un professeur particulièrement apprécié.

Compositeur prolifique, Rheinberger s'intéressa à tous les genres, de l'opéra à la musique sacrée, la musique orchestrale, la musique chorale et la musique de chambre, se distinguant particulièrement avec des œuvres pour orgue, notamment vingt sonates.

La Rhapsodie en ré bémol majeur est un arrangement pour hautbois et orgue du deuxième mouvement Andante de la Sonate pour orgue n^o 7 en Fa mineur, opus 127, composée en 1881. L'andante Pastorale est un arrangement du deuxième mouvement Intermezzo de la Sonate pour orgue n^o 4 en la mineur, opus 98. Cette dernière pièce fut composée en 1876 et arrangée en 1888 pour hautbois et orgue sous le titre de Hirtenlied (chant d'un berger). La sonorité plaintive du hautbois restitue le son de la flûte d'un berger dans le cadre d'un calme paysage.

Louis-James-Alfred Lefébure-Wély (1817-1880)

Élévation en mi mineur

Orgue

Paul Ladmirault(1877-1944)

Sonate en la bémol majeur

Adagio et variations pour hautbois et orgue

Paul Ladmirault fut un musicien précoce qui écrivit dès l'âge de quinze ans un opéra à succès avant de devenir l'élève de Fauré, qui lui certifiait dans une lettre « vous appartenez aux meilleurs ». Dans ses œuvres, qui furent accueillies avec enthousiasme par Ravel ou Debussy, on entend clairement l'inspiration de la musique et de la mythologie celtiques et bretonnes.

La Suite comporte quatre mouvements, celui qui sera joué est le deuxième : l'adagio. Elle a été composée à l'âge de dix-huit ans dans l'impétuosité de la jeunesse, elle est donc assez originale. Sa longueur (presque une demi-heure) comme la présence de deux pianistes dans les deux derniers mouvements, est en effet assez inhabituelle.

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