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Concert trompettes, percussions et orgue à l'Église Saint Cyprien

Michel Colin, orgue
Marc André, Denis Gauthier, trompettes
Alexandre Colin, percussions

Mercredi 5 octobre 2005 à 19h00

  • 2, 6, 10 : orgue solo ;
  • 4, 8 : orgue et percussions ;
  • 3, 5, 7, 9 : orgue et trompette ;
  • 1, 11 : orgue, 2 trompettes et percussions.
1. Jean Joseph Mouret (1682-1738)

Première suite de 4 fanfares

Jean Joseph Mouret est un digne représentant de la remarquable série de musiciens de cour que Louis XIV a créés, encouragés, stimulés. Il s'agissait la plupart du temps de jouer ces pièces soit en extérieur avec un gros effectif, soit en salles de repas mais en effectif plus réduit. On imagine malgré tout le brouhaha des conversations et des chocs de couverts au milieu des pièces bien rythmées et fortement charpentées, successivement : sans titre, « gracieusement et sans lenteur », sans titre, « gay ». L'orgue assure à la fois ici le continuo et les parties de violons et hautbois.

2. Claude Balbastre (1727-1799)

Concerto en ré majeur extraits (Prélude et gavotte)

Balbastre (prononcer Balbâtre, car une série de vers de l'époque le faisait rimer avec « âtre ») fut une figure marquante de la grande tradition des organistes royaux ; titulaire de l'orgue de ND de Paris après avoir été successeur de Rameau à la cathédrale de Dijon, il compose dans un style plus galant, fortement influencé d'italianisme, tout en conservant le caractère marqué de l'ouverture à la française (prélude) et l'attachement constant à la danse (gavotte). Ainsi se mèlent profane et sacré (mais le Roy ne l'était-il pas de droit divin ?), il faut d'ailleurs préciser que Balbastre jouera à la suite de Daquin à l'orgue du Concert Spirituel de 1756 à 1772.

3. William Boyce (1710-1779)

Voluntary en ré majeur (Larghetto, Vivace)

William Boyce est anglais, et l'insularité de son pays le conduira à un certain isolement artistique. L'orgue anglais se développe parfois curieusement (plusieurs claviers manuels mais pas de pédalier !) et sans les écrits du musicologue-journaliste du XVIIIème siècle Charles Burney, nous n'aurions guère de témoignages de la vie quotidienne des musiciens britanniques. Le voluntary correspond plus ou moins à la notion continentale de prélude, mais peut souvent comporter plusiuers parties (ici 2), la forme est souvent ABACADA etc., tout au moins pour les mouvements rapides. Celui-ci est une transcription pour orgue et trompette adaptée de la partition originale pour orgue seul. Il prenait alors souvent le nom de trumpet voluntary.

4. Michel Corrette (1707-1795)

Noël provençal

Auteur de multiples méthodes pour presque tous les instruments de musique de son temps, Michel Corrette fait partie des organistes compositeurs de noëls, dans la lignée évoquée avec Balbastre, Dandrieu et Daquin entre autres. Cette courte pièce, au thème apparemment inventé, est censée évoquer le galoubet-tambourin provençal, mais « traduit » à la parisienne. Nous avons spontanément ajouté une discrète partie de percussion, profitant de la présence de cet instrument ici.

5. Philip Sparke (né en 1950)

Soliloquy

Philip Sparke est un compositeur contemporain américain, fortement influencé par les harmonies du jazz. Cette pièce a été initialement écrite pour trompette et piano et a été ici adaptée à l'orgue. La partie dévolue à l'instrument à vent fait preuve d'un lyrisme certain, excluant volontairement les difficultés techniques virtuoses, au profit d'une sonorité douce et voilée, pleine de poésie.

6. Alexandre-Pierre-François Boely (1785-1858)

3 extraits de la messe de la nativité

Boély est un curieux personnage, héritier de l'ancien régime, égaré dans les bouleversements post-révolutionnaires, esprit éclairé et fort cultivé, connaissant et pratiquant Bach, (trop au goût de ses contemporains et de ses employeurs qui trouvaient cette musique rébarbative et ennuyeuse). Organiste de St Germain l'Auxerrois à paris, il fera l'un des tous premiers pédaliers à l'allemande sur son orgue et composera aussi pour le piano-pédalier - dédiant une quantité appréciable et marquante de répertoire à cet instrument - ainsi que de la musique de chambre. Il sera l'un des derniers à donner dans le style ancien de l'écriture organistique des noëls variés qui firent le bonheur des foules au siècle précédent.

7. Antoinio Vivaldi (1775-1741)

Concerto pour 2 trompettes (3 mouvements)

On ne présente plus le célébrissime « prêtre Roux » de Venise, dont la musique en quantité pléthorique fit fureur tout au long du XVIIIème siècle, tout en marquant l'Europe musicale d'une empreinte indélébile. Le rythme léger et soutenu, l'inventivité volubile des phrases musicales avec un langage somme toute assez simple en font la recette d'un délicieux repas musical qui comble l'auditeur par sa facilité d'écoute. L'orgue assure ici la réduction de la partie d'orchestre.

8. Eugène Reuchsel (1900-1988)

Extraits des Promenades en Provence : tambourinaïres sur la Place des Vieux-Salins (Hyères)

Musicien d'origine lyonnaise, issu d'une remarquable lignée de compositeurs organistes (Amédée, Léon, Maurice), Eugène est surtout connu comme un exceptionnel pianiste, élève d'une élève de Liszt, avec à son actif plus de 5000 récitals de piano dans le monde entier. Spécialiste de Liszt et Chopin, mais ayant été constamment en contact avec les orgues, organistes et facteurs de son temps, Reuchsel choisira de s'installer au Rayol, villa Krocnotes, où il fera installer son piano à queue de concert, son orgue personnel ainsi que sa bibliothèque. À sa mort, le patrimoine sera transféré au château de Lourmarin, où, entassés et démontés, tous ces objets attendent une mise en valeur méritée. La suite de pièces Promenades en Provence contient une série de tableaux musicaux évoquant divers endroits souvent précis, où la musique tente de se rapprocher au mieux des éléments visuels, géographiques ou folkloriques, tout en utilisant un langage musical très individualisé, assez peu exploité à l'orgue. Reuchsel est en quelque sorte la synthèse de Vierne, Debussy, Fauré ou Ravel à l'orgue. Écho de la pièce de Corrette dans le programme, et permettant ainsi de mesurer le chemin parcouru sur un même thème, nous avons là encore ajouté une partie de percussion.

9. Anonyme du XVIème siècle

Variations sur Greensleeves

On ne sait que peu de choses sur le mystérieux anonyme qui a écrit une pièce aussi célèbre que ce charmant air de greensleeves. Varié et repris à l'infini à toutes les époques musicales, nous entendrons ici une série de variations du trompettiste Thierry Caens, faisant appel aussi bien à des rythmes que des couleurs harmoniques riches, utilisant aussi bien les 3 pour 2, les accords complexes, sans rechercher là encore une virtuosité gratuite.

10. Camille Saint-Saens (1835-1921)

Bénédiction nuptiale

Le XIXème siècle aurait eu un tout autre visage sans la présence incontournable de l'un de ses plus remarquables musiciens : Camille Saint-Saëns est non seulement un compositeur prolixe dans tous les domaines, mais aussi un exceptionnel virtuose de l'orgue et du piano. Certes, il commence à composer fort jeune, mais a rapidement cherché et trouvé une voie personnelle, dopant ensuite l'enseignement et la composition avec une rare maîtrise, malgré les attaques de jaloux, et une certaine tendance à la critique de sa part, en retour. Ses mémoires sont une précieuse source de renseignements aussi croustillantes parfois que celles de Debussy. Personnage doté d'un humour peu apprécié en son temps, athée mais sérieux dans son métier d'organiste catholique, blessé par la vie (ses deux fils mourront jeunes), il est un homme d'une exceptionnelle culture, féru d'orientalisme (il décèdera à Alger) comme d'astronomie. La bénédiction nuptiale nous replonge dans l'atmosphère très « Second Empire » du Paris mondain et insouciant à la veille des grands conflits mondiaux, lors d'un grand mariage à la Madeleine...

11. Georg Friedrich Haendel (1685-1759)

7 extraits de la suite Water Music

Les mondanités du XVIIIème siècle ont été musicalement illustrées par l'un des premiers musiciens véritablement européen, puisqu'il fit essentiellement carrière en Allemagne, puis en Angleterre. Haendel aura aussi exploré bien des domaines musicaux avec talent et inspiration, faisant l'admiration de ses contemporains, Bach y compris qui ne put jamais le rencontrer malgré son grand désir de le faire. Illustrant le côté britannique de l'auteur, les suites de pièces de Water Music étaient destinées à de prestigieuses séances en bateau sur la Tamise, où tout était fait pour que le spectacle et la musique soient le plus fastueux possible. Les témoignages de l'époque sont dithyrambiques. Nos spectacles de variété modernes n'ont donc rien inventé... Certaines des pièces de cette suite sont à l'orgue seul.


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